Savoie, 1920. Dans les villages les plus reculés
des Alpes la première Guerre Mondiale a aussi fait des dégâts. Et même
lorsque les hommes sont revenus, la mort s’est acharnée et en a fauché
d’autres. Une avalanche a pris le mari et le fils de Blanca, ainsi que
les parents du jeune Florentin. Alors, Blanca décide de partir, emmenant
sa bru, Pauline, et le jeune orphelin. La petite troupe s’éclipse
pendant la messe, lorsque le village est désert, avec un mulet, quelques
bagages et un fonds de mercerie. Elles feront du colportage et
tâcheront d’en vivre. Mais sur leur chemin surgit Arpin, ancien poilu,
qui prétend avoir connu le mari de Blanca au front. Il raconte que
celui-ci a volé une montre en or sur le cadavre d’un capitaine. Arpin
l’a vu. Les deux hommes auraient décidé de se partager le fruit de la
vente du bijou. Arpin a perdu son compère ; il vient réclamer son dû.
Commence alors une course poursuite qui les mènera bien loin de leurs
montagnes natales.
Le jeune Florentin est le narrateur de cette histoire. Les gens, les
événements et les sentiments sont vus au travers de ce regard d’enfant,
qui va glisser au fil des pages vers la maturité de l’adulte. Le voyage
déplace géographiquement les personnages. Mais il les emmène aussi vers
des temps plus modernes : la découverte de l’automobile, du chemin de
fer, l’idée encore vague et dérangeante d’une émancipation de la femme.
Il les pousse dans leurs retranchements. Pauline perd ses montagnes et
avance sans conviction. Florentin perd son innocence. Blanca perd ses
certitudes et s’ouvre peu à peu à une autre vie. Et derrière eux,
toujours Arpin, personnage plus complexe qu’il ne paraît, que la guerre a
détruit et qui essaie maladroitement de se construire à nouveau une
existence.....
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